Histoire
Avant 1900 : District Pare – Arue
En 1767, à l’arrivée des Européens, Tahiti est divisée en grandes chefferies.
Papeete et Pirae forment le district de Pare qui a pour chef Pomare 1er. Grand chef de par son caractère entreprenant et son ambition naturelle, les étrangers de passage à Tahiti, notamment le capitaine Cook lui témoignent beaucoup d’égards. Leur don d’armes à feu et l’appui des marins déserteurs, particulièrement les mutins du Bounty, avait permis à Pomare 1er de s’emparer d’une bonne partie de Tahiti en y établissant son autorité et en la faisant respecter. Il ne possédait pas un très grand courage, c’était plutôt un habile politique avec un caractère tenace. A sa mort en 1803, son fils Pomare II lui succède.
Fils aîné de Tu Vairaatoa, Tu Pomare II est né vers 1774 et décède à Pare le 7 décembre 1821. Pomare II était un personnage curieux, attentif et peut-être plus observateur qu’aucun autre. En 1808, les tahitiens se révoltent contre l’autoritarisme de Pomare II qui est obligé de se réfugier à Moorea avec les missionnaires protestants. Il prend sa revanche par la victoire de Fei Pi en 1815. Il fut le premier tahitien à être baptisé dans la nouvelle croyance le 16 juin 1819 bien qu’il eût adhéré à la religion chrétienne avant 1815.
Le gouvernement de Pomare II se distinguait plutôt par une prudente délibération que par la promptitude des décisions. La plupart des mesures adoptées, avaient bien plus en vue les résultats ultérieurs sur l’esprit de la population, que la recherche d’un effet immédiat. Généralement respecté et même aimé par sa famille et divers chefs qui avaient contracté de grandes obligations envers lui, il ne possédait pas l’affection entière de la population. Le sentiment qu’il inspirait, était plutôt la crainte. Après son baptême, en 1819, il favorise le christianisme à Tahiti et renforce son pouvoir. C’est la naissance d’une nouvelle société polynésienne.
Teriitaria Pomare III naquit en 1820, succéda son père Pomare II le 7 décembre 1821. Couronné Roi le 21 avril 1824, il rejoignit l’école des missionnaires anglais de Afareaitu à Moorea pour y poursuivre ses études. Le grand conseil des chefs de Tahiti et Moorea confiait la régence du royaume à Teriitaria tante du jeune roi, sous le nom de Pomare vahine. Après six ans de règne, Pomare III mourut d’une dysenterie le 11 janvier 1827 à Papa’oa, Arue, âgé de sept ans. La régence continuait avec Aimata, soeur du défunt roi, qui prit le nom de Pomare IV.
La reine Pomare IV est restée pour les Tahitiens un personnage sacré, la dernière représentation d’un passé et d’une tradition. Nommée à la naissance Aimata (manger l’œil), la future reine Pomare IV est la fille du roi de Tahiti Pomare II et de l’une de ses femmes. Elle naquit à Moorea et tout comme son frère Pomare III, elle fut élevée par son oncle Ariipaea qui assura la régence après la mort du roi. Elle ne reçut pas l’éducation des missionnaires. N’étant pas préparée à devenir reine, elle le devint malgré elle à la mort de son frère à l’âge de quatorze ans. Dans les premières années de son règne, Aimata semblait avoir voulu s’écarter de la religion protestante, devenue officielle sous le règne de Pomare II, en favorisant un culte local, la secte des « Mamaia » mais les missionnaires britanniques, s’appuyant sur les autres chefs tahitiens l’obligèrent à revenir sous leur influence.
A l’arrivée des Français à Tahiti en 1842, Ariipaea était chef d’Atimaono. Au commencement, il n’était pas partisan du protectorat français. Au moment de l’insurrection en 1844, il se prononçait contre ce gouvernement et suivait la Reine Pomare IV dans son exil volontaire à Raiatea. Ariitaimai, lors d’un voyage à Raiatea, comme émissaire du gouverneur Bruat près de la Reine, le convainc de se soumettre au Protectorat. Après avoir hésité quelques temps, Ariipaea faisait sa soumission à Bruat qui le nommait Grand Chef de Teporionuu, en remplacement de Teriitaria, tante de la Reine, elle-même Reine de Huahine, qui avait abandonné sa chefferie Pare-Arue pour suivre Pomare à Raiatea et que Bruat avait destitué. Il prenait part à deux expéditions militaires dirigées contre les rebelles des camps de Papenoo et de Punaauia en mai 1846.
De 1865 à 1880, Pirae était essentiellement agricole. On y trouvait de grandes plantations de cannes à sucre, du rhum et de la mélasse (sirop fait avec du sucre) et de grandes plantations d’arbres fruitiers.
La faillite de l’usine d’Atimaono provoqua l’arrachage des cannes à sucre. Celles-ci furent remplacées, ensuite, par des plantations de poivriers, puis d’agrumes. Malheureusement, toutes deux furent aussi des échecs.