Plan de prévention des risques

Le Plan de prévention des risques (PPR) de la commune de Pirae est acté depuis 2010. Il est le résultat d’un processus initié par le Pays en 1999 suite à plusieurs catastrophes naturelles subies en Polynésie française entre 1996 et 1998. Parmi celles-ci, des fortes houles, des cyclones, des inondations, des éboulements de terrain, et les effets d’un tsunami ressentis notamment à Fatu Hiva aux îles Marquises.

C’est ainsi qu’en 1999, la décision a été prise par les autorités du Pays d’établir en Polynésie française des Plans de prévention des risques naturels. Entre 2003 et 2006, grâce à une collaboration entre le Pays et l’Etat, le Bureau de Recherche Géologique et Minière (BRGM) et le service de l’urbanisme (SAU) ont réalisé les études préalables nécessaires à l’établissement des PPR pour chaque commune. C’est le programme ARAI (Aléas Risques Aménagement Information). En 2005, suite à ces études, le conseil des ministres a ordonné l’établissement du PPR de la commune de Pirae.

A l’issu de nombreuses séances de travail, de déplacements sur sites dans certaines zones à risques, en bord de mer, en bordure et à l’embouchure de la rivière Fautaua, sur la rivière Nahoata, et au fond des vallées de Nahoata et Fautaua, d’instruction technique des projets, de mises en place des procédures d’indemnisation et d’accompagnement pour les habitants dont la propriété se situe sur des zones à risques moyens ou forts, le conseil municipal a acté à l’unanimité le PPR de la commune.

Pour rappel, le PPR de la commune de Pirae définit des zones avec différents niveaux de risques pour les aléas recensés sur la commune : les mouvements de terrain, les inondations fluviales, et la surcote marine (onde de tempête). Il y a trois niveaux de risque par aléa : fort, moyen et faible ; soit 9 types de zones au total. Le risque faible ne comportant aucune prescription, ce sont en réalité 6 types de zones (3 aléas et deux niveaux de risques) qui impactent significativement la commune de Pirae.

Chacune de ces zones comporte une réglementation spécifique en matière d’urbanisme et d’aménagement (prescriptions, voire interdiction dans quelques cas). Le PPR est ainsi constitué de quatre documents règlementaires :

  • Une note de présentation présentant les aléas et les risques,
  • Un atlas cartographique présentant les cartes des enjeux, des aléas, et le plan de zonage,
  • Un règlement précisant pour chaque zone à risque les autorisations, prescriptions, et interdictions à mettre en œuvre,
  • Une note méthodologique explicitant la méthodologie de zonage et justifiant les résultats.

Le règlement du PPR s’applique dans la réalité essentiellement aux constructions futures, ses mesures tentant d’être réalistes et adaptées au contexte de la commune.

L’aléa inondation a été cartographié selon le principe du croisement des hauteurs d’eau et des vitesses d’écoulement. Deux principales zones sont distinguées :

  • les zones d’aléa fort (hauteur d’eau supérieure à 1 m et/ou vitesse supérieure à 0,5 m/s),
  • les zones d’aléa moyen (hauteur d’eau comprise entre 1 m et 0,5 m).

Concernant les projets futurs, les zones d’aléa fort ont vocation à devenir inconstructibles. Les zones d’aléa moyen font l’objet de recommandations et prescriptions. Les aménagements existants devront faire l’objet d’une étude de diagnostic dans un délai imparti.

L’aléa mouvement de terrain a été cartographié d’après la fréquence des évènements et les volumes potentiels mis en jeu. Deux zones principales sont distinguées :

  • les zones d’aléa fort où les constructions et aménagements futurs sont interdits. Dans les cas où des constructions existent, obligation de réalisation d’études détaillées visant à préciser le risque et à sécuriser le site,
  • les zones d’aléa moyen où les règles de construction et d’aménagement sont contraignantes, mais tolèrent des dérogations sous réserve d’études techniques.

L’aléa houle cyclonique (surcote marine) a été étudié à partir des données historiques et a conduit à retenir une houle de référence de 12 mètres en mer, induisant une surcote marine de 2 mètres au droit de la passe et de 1,4 mètres en arrière du récif. La zone de déferlement des vagues étant respectivement de 20 et 10 mètres de large. Deux zones principales sont distinguées :

  • les zones d’aléa fort où les constructions et aménagements futurs sont interdits,
  • les zones d’aléa moyen où les constructions et aménagements futurs font l’objet de recommandations et de prescriptions. Les aménagements existants devront faire l’objet d’une étude de diagnostic dans un délai imparti.